Présentation du film par Hugo Clémot
Il pourrait sembler naturel en France d’aborder philosophiquement L’impossible M. Bébé (Howard Hawks, 1938) à l’aide des concepts définis par Bergson dans son étude fameuse de la signification du comique tant on peut y retrouver « les artifices usuels de la comédie, la répétition périodique d’un mot ou d’une scène, l’interversion symétrique des rôles, le développement géométrique des quiproquos, et beaucoup d’autres jeux encore [1]… »
C’est pourtant à partir des réflexions de Wittgenstein sur ce que c’est que suivre une règle que l’exposé voudrait montrer comment « [u]n film américain, bête et naïf, peut, malgré toute sa bêtise, et même grâce à elle, nous apprendre quelque chose [2]. » En tant qu’il exprime un certain scepticisme dirigé contre le langage, le film a en effet des vertus prophylactiques. Cependant, dans la mesure où ce scepticisme provient en partie d’une certaine conception du langage, elle-même solidaire d’une certaine conception du mariage, la lecture philosophique du film peut aussi constituer un exercice spirituel relevant du perfectionnisme moral dont Stanley Cavell a révélé l’existence à partir de son étude du genre de la « comédie du remariage [3] », un genre qui compte L’impossible M. Bébé parmi ses membres éminents.
Podcast
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Extraits
Nous avons ajouté ci-dessous les extraits des films évoqués et discutés par Hugo Clémot au cours de son intervention.
Hugo Clémot
Hugo Clémot est agrégé de philosophie et docteur (sa thèse s’intitule : Qu’est-ce que le cinématographe ? Nouvelles approches philosophiques d’une question séculaire). Spécialiste de philosophie analytique du cinéma, il est notamment l’auteur de Les jeux philosophiques de la trilogie Matrix (Vrin, 2011) et de La philosophie d’après le cinéma. Une lecture de La Projection du Monde de Stanley Cavell (P.U.R., 2014).